La bataille des Arbailles.

Le 18/11/2018 0

11 Novembre 2018.
C'est 14 et non 18 prévu initialement, que de courageux randonneurs ont décidé d'affronter Béatrix et Pyrène. Celles ci, en effet, avaient décidé de maintenir leur position et de ne pas lâcher une miette de terrain dans le secteur d'Iraty.

Dès les premières hauteurs, sur la route du col de Burdinkurutcheta, on pouvait entendre le bruit sourd du râle de leur halètement dans la magnifique forêt, du sifflement du vent chaque fois que celui venait à heurter avec violence la voiture, voir les impacts des puissantes rafales qui en percutant le sol soulevaient les feuilles jonchant le sol, sentir son souffle en quittant nos véhicules giflant nos visages.

Unissant leurs forces pour empêcher toutes incursions ennemies et de nous en faire voir de toutes les couleurs automnales, la ligne de front-crète Escaliers - col de Burdinkurutcheta s'avérait être trop mouvementée (rafale à plus de 90km/h mesurées au Mont Baigoura) pour mener bataille.

Une seule solution, le plan B mijoté aux petits oignons quelques jours plus tôt allait être savouré avec délectation sans risque de trouver un cheveu dans la sauce. Donc pas question de rendre les armes du style resto à Ibardin ou prendre un chocolat chaud dans une auberge voisine comme évoqué un instant. Ma devise : RECULER MAIS PAS NE PAS ABDIQUER. Donc un repli certes, mais stratégique s'opéra en direction d'une crète voisine située plus au nord : Ahusquy-Béhorléguy et de se mettre à l'abri depuis le col d'Inharpu dans la tranchée d'Istaurdi et le vallon d'Eltzarre jusqu'au balcon dominant la source de la Bidouze.

Progressant lentement mais sûrement au milieu de la forêt des Abailles, traversant prairies, broussailles parfois mêlées de ronces on atteignit le cayolar Etchecortia dans le calme et ces dames n'ont pas eu à sortir de leur paquetage le nécessaire de coiffure. Là, devant nous, se dressait le Tartaro Etchecortia, géant de 1206m qui vendra chèrement sa peau et qui n'en croyait pas son œil de voir tous ces petits Laminak et Sorignak lui chatouiller les pieds. L'assaut final fut donné à 12h, direction sud puis sud est, vent de face, 2 pas en avant 1 pas en arrière, la troupe s'éparpillait. Joseph et 3 soldats assurèrent les arrières, Didier et Jean Marie avec me semble t'il Phil et Bern partirent en éclaireur pour atteindre en premier un col sous le pic. Mais la plus maligne utilisant ruse et finesse c'est Géraldine, seule, elle s'attaqua à la face nord du cyclope protégée du vent et le vaincra la première. Aucune perte, au sommet nous pûmes nous délecter d'une vue à 360° mais furtive en raison des colères d'Eole. Adossés contre la pente ou blottis contre un rocher, le repas fut vite pris.

La défaite de Pyrène et de Beatrix était inévitable et cette dernière décida de desserrer les liens isobariques de son corset qui eu pour effet immédiat de mollir son souffle. Le retour pouvait s'effectuer en suivant la ligne de crète Etchecortia- Ihatia vers le sud, point culminant du massif des Arbailles. Lors du retour à la civilisation on a pu entrevoir une femme au pied coincé ainsi qu'un homme (l'auteur) sans jambe, son tronc posé sur le sol. Après avoir quitté la forêt, direction Ahusquy, puis le col d'Inhapu en contournant le pic de Bohorcortia par sa face sud d'où l'on pu admirer, de loin certes, les ravins sombres et abrupts de Piketa, Lekime et Haraska. Merci à toute la troupe, Sonia, Joseph, Didier, Géraldine, Philippe, Bernadette, Jean Marie, Isabelle, Akri, Luc et Marie Jo de m'avoir suivi dans cette Galère météorologique (sans pluie ou presque, quelques gouttes sur la fin) sans oublier nos deux anciennes combattantes Gisèle et Henriette a qui j'accorde une mention très bien en raison de leur sportivité et de leurs sourires mobilisateurs. La capitulation de nos 2 belligérantes du jour donna lieu à un accord de suspension des hostilités autour d'un verre au village d'Aussurucq. Quant à Tartaro Etchecortia, seul la haut, il pouvait sereinement fermer sa paupière et s'endormir en comptant les Laminak et les Sorignak aperçu ce jour car la nuit ne tarda pas à tomber très vite.
Texte écrit par Denis aidé de son fidèle compagnon ASOT.

Lien vers les photos                     Tracé et synthèse : Synthese randonnee du 11 11 2018Synthese randonnee du 11 11 2018 (90.92 Ko)

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