Entre Elsa et Fabien.

Le 16/01/2020 0

Dans Randonnée montagne

Désireux de passer la nuit avec et chez elle en ce Week end de solstice d'hiver sous ma modeste maison transporté sur mon dos, tel était mon objectif de longue date et aussi celui d'agrémenter ma sortie sur les hauteurs du Pays Basque au fin fond des Aldudes. Mais il a fallut bien vite renoncer à ce projet, se résigner à l'idée que la place était déjà prise et d'accepter que le ménage à trois, avec Pyrène et ce diable de Fabien, ce jeune fougueux et tempêtueux mais court et bref évènement météorologique n'allait pas être de tout repos. Toutes sorties du CAF étant annulées, je décidais quand même en mon âme, conscience, connaissance et sur les conseils de Maud d'effectuer une sortie non plus au Pays Basque sur des crètes orientées Nord-Sud, c'est à dire vent de face mais plutôt en vallée d'Aspe du coté du Pic Hèche Lestrez par le vallon suspendu d'Aran dirigé Ouest-Est plus à l'abri des fortes rafales prévues. L'arbre qui s'était constitué, moi le tronc et les adhérents inscrits au préalable les 6 branches, au final il ne restait plus que le tronc et une branche : Marisa. La tempête avait déjà fait beaucoup de dégâts dans les esprits je précise. Tant pis, nous voila partis sur la Coste de Gey dès 8h30 étonnamment peu ventée, heureusement car l'arête étroite et effilée par endroit demanda prudence et attention puis dans le bois d'Aran sur son versant Nord, abrupt et sombre par un vieux sentier qui n'a pas pris une ride mais qui a disparu des cartes IGN. A la sortie du bois du bois on a pu constaté les dégâts, bien réels ceux ci, sur l'ancienne cabane de Salies. Est ce Elsa la petite sœur de Fabien, qui avait décoiffé nos crêtes pyrénéennes dans la nuit de jeudi à vendredi, détruit ce vestige du pastoralisme qui m'est si cher et objet de nombreuses parties de cache-cache sur ce territoire ? Allez donc savoir. La remontée du vallon d'Aran depuis la grange Poursiouque jusqu'à la cabane ruinée de Rigassou se fit tout en douceur, légèreté et admiration. Le col d'Aran arborant un large sourire se présentait devant nous sous les regards amicaux et malicieux car dénudé de manteau blanc versant sud oblige, de quelques enfants de Pyrène tels que l'Ourlène, l'Ourlénotte et le Rocher d'Aran. Le seul regret que nous pussions avoir, étant donné que le soleil très bas niveau de l'horizon, (je vous rappelle que l'on est en plein solstice d'hiver) est que nous marchâmes toujours à l'ombre, ses rayons nous narguaient de quelques mètres seulement au dessus de nos têtes. Changement de direction et de décor ensuite, notre destiné nous amenâmes sur des pentes plus raides d'abord recouvert de végétations rases , genévriers en évitant pour ceux qui s'en rappelle une surconsommation de soupe trop relevé voire piquante à leur goût du coté d'un certain pic si loin (Soulaing pardon) et de rhododendron puis, sur un terrain enneigé parsemé de dolines dès 1350m. La progression se fit plus lentement, hors sentiers bien sûr mais sans altérer l'engouement de Marisa et bonne conseillère en plus à l'approche de ces petites cuvettes masquées par l'épaisseur de la couche de neige. Conseillère car outre la rando sa spécialité c'est la spéléologie. Le repas de midi fut pris vers 1650m bien au dessus du pic convoité à l'abri du vent mais pas des rayons du soleil enfin sous le sommet de Bars. La vue dégagée permettait de voir loin, le mur de foehn impressionnant sur la crête frontière et les rideaux de pluie descendant sur la plaine toute proche sous de nuages sombres et frigides empêchaient tout désir d'aller plus loin mais le plaisir fut pris en cette journée tourmentée et cahotique. La descente fut agréable et bonne enfant sur des pentes enneigées mais il restait une inconnue. Eole allait il nous surprendre en franchissant la porte de la Coste de Gey et devenir la porte de l'enfer ? Entre l'altitude 1000m - 700m le vent soufflait vigoureusement, nous obligeant parfois de stopper notre progression, de courber l'échine et de poser mains et fesses au sol sur l'arête menant au point de départ . Passé ce petit coup de tabac, à 15h30 la voiture était en vue et surtout n'avait pas bougé. Très joli parcours, peu couru menant originalement et royalement certes long au Mailh Massibé. Ces premières hauteurs donnent rapidement un joli coup d'œil à l'étendue de cette magnifique vallée, ma préférée.
Entre Elsa et Fabien il y avait donc bien de la place pour mettre son nez et ses chaussures dehors.

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