Une trilogie réussie par une nouvelle encadrante

Le 09/08/2020 0

Dans Randonnée montagne

Les Catalans diront que les Pyrénées naissent et surgissent du Golfe du Lion, les Basques diront plutôt du Golfe de Gascogne et moi, je dirai que cette jeune dame âgée de 40 millions d'année aime bien se tremper les orteils et faire sa balnéo tantôt dans les eaux calmes de la grande bleu, tantôt faire sa thalasso dans les flots agités de l'océan atlantique pour continuer à se rafraichir. Car elle savait déjà qu'un jour, demain peut être, en voyant tous ces bipèdes que nous sommes s'agiter à ses pieds et dont quelques uns considérés par le commun des mortels comme des conquérants de l'inutile aimant gravir ses enfants ramenant ainsi des trophées, Pyrène serait privée de sa belle robe hivernale blanche. Pour le coup, pas besoin d'essayer d'échapper à l'attraction terrestre et d'atteindre l'altitude 3000 pour découvrir de beaux et nouveaux paysages. Pour cela il fallait quelqu'un du coin, quelqu'un visiblement aimant et connaissant parfaitement cette belle région entre ciel et mer où le bleu et le vert se marient très bien et de se laisser guider avec une touche de féminité qui plus est en espérant ne pas rendre jalouse ma maîtresse. Puisque que c'était sa volonté de nous offrir en ce début de mois de juillet une rando en trois actes, les Paramoudras au pied du Jaizkibel (magnifiquement relaté par Joseph), les 3 couronnes ou Pena de Haya et l'emblématique Txindoki ou Larrunarri dans la Sierra de Aralar si adoré par son peuple.
Donc après le fabuleux site des Paramoudras et son altitude 0 - 5 m avec leurs formes curieuses voire extra terrestres et un parcours rappelant parfois une ile française située dans l'océan indien, une autre curiosité attire le regard : les Pena de Haya ou Aiko Harria communément appelées les 3 Couronnes qui en y regardant de plus près et sous un angle différent on en trouve 7. Ces demoiselles aux doux noms et évocateurs à l'orthographe aussi changeante que l'altitude mentionnée sur les différents topos et cartes, même nos appareils de mesure n 'arrivaient pas à s'accorder. Dans l'ordre de passage : Erroibide la plus majestueuse, Lizartako Gaina la moins connue, Txurrumurruu la plus délicate, Irrumugarrieta la plus facile, Pustako Gana la morpionne car empêchant de visualiser les 3 majeures, Muganix la plus discrète et Arribelzta la plus timide.
Le départ se fit du col d'Elurretxe, classique me direz vous et une fois n'est pas coutume et pas pour me déplaire, histoire d'éliminer en douceur quelques toxines gouteuses, salées, sucrées et alcolisées absorbées la veille au soir à la terrasse d'un resto face à la mer et de se remémorer une bonne soirée passée en compagnie de Sophie, Bertrand, Fabienne, Roland et Véro où comme toujours dans pareil cas peu de choses suffisent pour piquer de bons fous rires (il est où le kiki et une leçon météo sur le vent du lendemain suivant l'aspect du ciel la veille au soir)., c'est par une descente que l'on débuta, le tout dans une magnifique forêt de chènes et de hêtres. Les choses commençaient à devenir un peu plus sérieuses après avoir traversé le couloir de Bocamina séparant 2 des principales éminences ainsi qu'au niveau du passage à gué du ravin Erroilbide. Le parcours changea de physionomie. Une bonne montée toujours à l'ombre commença à réchauffer l'organisme, puis on longea la crête Larraundi sur un terrain découvert permettant d'avoir une vue dégagée sur la côte. Sophie sentant que nos membres supérieurs manquaient d'entrain et d'échauffement, nous dégotta un petit passage pour nous mettre dans le bain annonçant les joutes futures mais éminentes. C'est par la face ouest puis nord ouest et nord pour finir, austère, sombre , humide et par un petit sentier raide mais bien tracé tantôt sur de la terre noire, tantôt sur du granit que la première des couronnes, Erroilbide fut gravie. Véro se demanda qu'est ce que qu'elle faisait là. Pour le coup d'oeil pardi. En effet, vue magnifique sur la retenue d'eau d'Endarra-San Anton Urtegia mais aussi ce jour là en raison d'une ambiance limpide sur le golfe de Gascogne dans toute sa grandeur et splendeur ainsi que les monts de Gupuizcoa, de Navarre, la Rhune, l'Orhy, l'Anie... ETC ETC. Vous vous rappelez du kiki, et bien on l'a retrouvé chemin descendant de la première couronne non pas dans le dos de son propriétaire mais dans les bras de son maître. Petite pause puis s'en suivitl le passage de Lizartégana où l'échine fut tout juste courbée de quoi humer cette terre Basque. Tout allait bien jusqu'à la présentation devant nous de la véritable seconde couronne Txurrumurru. On demanda à la maîtresse des lieux de nous faire une démonstration du passage de la seule difficulté qui s'avèra en fait d'un véritable tour de passe passe de Sophie tellement avec légèreté, aisance, habileté et grâce que cela paraissait pour moi et Véro les néophytes du jour évident. Sophie nous guidant, Véro en second qui passa cette cheminée de 8 m tel un père Noel, moi tout juste derrière suivit de près d'Evelyne et Didier. Ensuite il n'y avait plus qu'à se faufiler puis attendre que le parcours se dégage car affluence il y avait, 2ème petite cheminée puis un passage en dévers avant de gagner le sommet et d'effectuer la photo de groupe. Midi se trouvant là et avant d'attaquer l'Irrumugarrieta, c'est sur son flanc boisé que l'on effectua l'ouverture des sacs suivit d'une petite sieste. L'ascension de la 3ème véritable couronne fut une simple formalité malgré nos estomacs remplis. Pustako Gana, Muganix et Arribeltza furent passées sans encombre à l'inverse d'une pauvre et malheureuse dame qui pas assez vigilante nécessita l'intervention des secours ainsi que l'utilisation de moyen aérien pour venir la récupérer. Le retour et la descente dans la fraicheur de la forêt furent bien appréciés ainsi que le verre de l'amitié où Véro et moi même furent nommés chevaliers du Pays Basque et couronnés bien sûr par notre valeureuse encadrante et guide à la fois.
3ème acte : Le Txindoki. Voila un nom de montagne qui sonne bien. Mais pas que. Petit retour en arrière ou grand bon dans le passé. An 1977, voila l'année qui me permit de me diriger en direction du sud. Enfourchant d'abord mon solex, puis un peugeot 102 et pour finir une motobécane, les montagnes et les sentiers de Soule et de Basse Navarre étaient enfin à ma portée. Au delà, seuls les guides d'Olivier et de Miguel Angulo me permettaient de franchir cols et sommets lointains et ainsi d'avoir une vision plus grande de cette montagne. D'ailleurs, c'est ce dernier, M. Angulo qui me fascina pour cette montagne par sa description. Je cite : " Le Txindoki est le sommet le plus caractéristique et le mieux individualisé du massif d'Aralar. Sa face nord abrupte domine Amezketa de près de 1200m. Par sa situation géographique, son altitude et sa morphologie, le Txindoki est la montagne la plus célèbre du GUIPUZCOA. Le panorama prodigieux que l'on découvre de son sommet justifie son appellation de balcon du Guipuzcoa" A l'époque je ne connaissais par des récits que le Cervin, l'Eiger et les Grandes Jorasses qui présentaient une telle face nord. Cette montagne si proche et lointaine devenait un mythe et elle est mythique et adorée de son peuple. Comme tout se joue à l'âge play school, âge que je ne quitte que très rarement, un rêve d'enfant se réalise forcément. C'est en discutant tout naturellement avec Sophie que le nom de cette montagne est ressortie. Elle la connaissait, moi j'en rêvais depuis une quarantaine d'année. AVE SOPHIA.
Sortie courte avec tout juste un peu plus de 900m de dénivelé, initialement prévue le 15 juillet, c'est en parfaite encadrante que Sophie avança d'un jour celle ci en raison d'une météo bien plus favorable. Beau temps au départ de l'ermitage de Larraitz (400m). Les chevaux de courses Marisa, Luc, Evelyne et Didier complété de Véronique, Fabienne, Roland, Sophie bien sûr et moi même étaient lancés et permirent d'atteindre vite le col d'Egurral (1160m). De ce point en moins d'une demi heure par une bonne et franche montée le sommet (1348m) était atteint. De ce balcon , jolie vue à 360° où quelques cumulus et brumes souvent présentes dans la région venaient apporter un peu de fraicheur. Le repas sera pris à quelques mètres du sommet à l'abri du vent. La descente peut être un peu moins rapide que la montée avec une pause à la ferme Beltzulégi se fit toujours dans une bonne humeur.
MILESKER Sophie pour ta gentillesse et ta disponibilité, de nous avoir fait découvrir des coins originaux, connus et méconnus de nos belles montagnes pyrénéennes.

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