Je m'étais juré qu'en février la neige ne ferait pas défaut. Eh bien tout faux. Encore moins de neige ces 1er et 2 février que lors de ma reconnaissance début décembre. Alors pour les sorties raquettes tant pis, la satisfaction viendra du poids en moins à porter sur le dos. En effet, il fallait lever les yeux pour trouver l'or blanc de façon continu et en couche suffisamment épaisse. Soit vers 2200m et encore pas sur tous les versants. Météo chagrine sur la route, par contre les vallées d'Aure et de Louron bénéficiaient de quelques coins de ciel bleu. Une fois après avoir déposé nos affaires et établi notre camp de base au Moulin d'Avajan (très bonne adresse, je la recommande), direction le col d'Azet qui devait être le point de départ de notre sortie du jour. La perturbation vagabonde et moribonde continuant et finissant son chemin au dessus de nos têtes, venant même à caresser crêtes et sommets et ne trouvant pas de terrain d'entente avec notre chère Pyrène pour contrecarrer nos plans, stratus, stratocumulus et autres nuages bas ne devaient pas tarder à se (s'entre) déchirer et finir au placard. En point de mire, le Tuc de Labatiadère puis à tâtons dans ce que l'on peut appeler le paradis blanc on suivit une ligne imaginaire qui s'avéra juste quand, une, puis deux et enfin trois éclaircies décidèrent enfin de nous montrer l'étendue de notre parcours. Celles ci devenant de plus en plus généreuses et pour nos yeux de plus en plus gourmandes en offrant de merveilleux spectacles et de jolies couleurs que seule la nature dans son plus simple apparat sait nous divulguer. Pas de doute, le moment de la pause repas se trouvait là. Ensuite rien de tel pour une bonne digestion qu'une légère descente dans le bois de la Soula et une traversée bien sympathique dans un autre bois celui de Soulagnet. Mais il a fallut se mettre à l'évidence que la crête de Calamagne se trouvait bien au dessus de 14 têtes. Celle ci fut atteinte en 2 mouvements de 3 coups de cuillère à pot au niveau du Cap de Barricaue. Là haut, une vue à 360° permettait de jeter de nombreux regards sur la vallée d'Aure et ses nombreux villages ainsi que sur de somptueux sommets du Pic du Midi de Bigorre aux 3000 Luchonais en passant par l'Arbizon, Néouvielle, Lustou, Schrader…...mais aussi de voir le parcours du lendemain un peu effrayant aux yeux de certains mais quand on le présente avec une aussi belle carotte comme récompense tel que le massif de la Maladeta avec son mythique sommet l'Aneto alors vous ne me croirait pas je voyais l'appétit de mes convives grandir et de leur faire accepter n'importe quel menu pédestre même lourd et indigeste pouvait il être. Le retour au col d'Azet en passant de nouveau par le Tuc de Labatiadère fut une simple formalité et les voitures furent atteintes vers 16h largement de quoi envisager une petite plongée dans les bains Amérindiens Mayas, Incas, Japonais, Romains et autres Jacuzzis, hammams, frigidariums, caldariums et saunas au centre balnéo de Loudenvielle. Depuis le temps que j'encadre, j'entends dire et parler de la fameuse question : "a combien un encadrant a t'il le droit en pourcentage de perte ? " Pour la balnéo nous étions seulement 5 personnes, donc 66% de perte pour des raisons diverses comme pas de maillot, pas de patience ou pas d'envie. C'est vrai que l'affluence grosse en cette fin d'après midi mais habituelle pouvait nous rebuter avec 3/4 heure d'attente mais une fois dans l'eau il y avait de quoi faire sa place pendant les 2h allouées.
Le lendemain, réveil matinal à 7h, ciel clair, bonne gelée, il a fallut bien chauffer les voitures avant d'atteindre le village de Cazaux Dessus. 8h30, les sacs à dos bien arrimés, nous voila partis pour un tour de chauffe autour du village et de poser nos brodequins sur la longue crête de Portet. L'astre solaire nous ayant bien réchauffé l'échine, c'est par un virage à 180° degré que la physionomie de nos visages changea. Munis de nos lunettes noires ressemblant à des mouches et d'un soleil omniprésent en pleine face car bas pour la saison que la première et seule difficulté de la journée pouvait s'amenuiser petit à petit sous nos pas lents en passant par les caps de Tuquet 1844m et de Peyrehicade 1913m où le manteau neigeux devenait enfin continu. Ce moment offrant une belle vue sur le lac de Genos-Loudenvielle et pour les connaisseurs d'apercevoir à nouveau un petit clin d'œil des pics Lustou et Schrader mais aussi celui des Posets nous souhaitant au passage une bonne et belle journée. Le Soum de l'Aigle 2078m était à porté de vue, il restait à y amener et poser nos pieds et têtes. Se fut fait vers 11h30 tout en étant vigilant en raison des nombreuses corniches car on sait toujours où elles se terminent mais jamais où elles commencent. De ce magnifique belvédère, la troupe se pâmer d'admiration devant les 3000 Luchonais et le massif de la Maladeta promis légèrement coiffé d'une étoffe nuageuse, 3400 oblige. En guise d'apéro puisque cette agréable crête nous le proposait, moi toujours assoiffé d'aventures et pour quelques centaines de mètres de plus, le Pouy- Louby fut consommé sans modération par certains, par contre pour les autres, la descente fut plus que retenue malgré la montée asséchant le palais sur le coup de midi. Retour au cap de Peyrehicade à 13h pour le déjeuner qui avec Jean Marc se termine toujours avec quelques douceurs chocolatées. Le retour au village de Cazaux Dessus se faisait en passant par le magnifique village de Mont où son église fut mitraillé par les objectifs photographiques. De jolis chemins en sous bois bordés d'arbres et de ruisseau agrémentaient le parcours jusqu'au hameau de Saint Calixte puis fut venu le temps des rires et des chants dans l'ile aux enfants où c'est tout les jours le printemps, c'est le pays joyeux des enfants heureux, les monstres gentils où c'est le paradis. Bon là je me perd un peu. Reprenons. Un peu de Samuel Barber et son fameux Adagio for strings façon psy trance. Vous me suivez, non, pas du tout. Moi si. Après le hameau ce fut le temps de la montée assassine mais pas sanguine et pas alors du tout câline. Celle qui rend les muscles en béton et les genou en coton qui nous permet de finir sur les rotules et le menton. Je rigole bien sûr. Agréable Week end, très bien reçu au gîte/chambres d'hôtes, une ferme auberge comme on aime bien en trouver. Les raquettes sont restées dans les voitures comme bien souvent cet hiver. Remerciements à Marie Christine Anne Marie, Denise, Marie Luce, Jean Yves, Jean Marc, Véro, Geneviève, Fernand, Marie Jo, Marie, Jean et Marcelle.
Ce qui devait être raquettes et balnéo et qui est devevenu brodequins et balnéo
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