PICOS D’INFIERNO 2020. Saison II .
Il y a eu une première fois en 2019 (article et photos sur le site), toute autant palpitante et sportive, mais celle-ci,cette année, aura marquée plus que nos esprits…nos membres aussi.
Tout d’abord, nous arrivons la veille « aux banos de Panticosa » Vallée de TENA, pour nous éviter un départ trop matinal d’Orthez ou d’Hendaye .(Sophie).
En plus, l’idée de monter un bivouac sur place semble « sympa »tant la météo annoncée est idéale...
Sauf que le bivouac est strictement interdit sur le site, et seuls les « Vans » et Camping-Cars sont autorisés, et encore, pas n’importe comment…
Après quelques instants de réflexions, nous décidons de quitter la station balnéaire et chercher un emplacement plus propice à notre camp.
Nous trouvons non loin de là,un carré d’herbe suffisamment plat et tranquille pour nous poser. Nous sommes entourés par des Camping-cars, mais de notre discrétion étant « légendaire » peu de gens s’apercevront de notre présence durant la nuit.Peut-être quelques ronflements en plus...!.
Il faut dire que nous avions diner au refuge « Casa de piedras » (pas terrible),et que nos ventres étant remplis, que faire d’autre que de dormir. Enfin, quand je dis dormir…c’est vite dis.La nuit ventée et assez fraiche aura troublée notre sommeil (en tous cas le mien).
Dès l’aube, nous plions nos affaires en silence pour ne pas déranger nos" hôtes sur 4 roues", et nous nous éloignons pour trouver un endroit ou nous pourrons prendre notre « petit-déjeuner », faire un brin de toilette et préparer nos sacs. Rien ne doit-être oublié pour cette dure journée; Pic-nic, eau, sac a viande, couchage…pas même les masques sanitaires (mesures sanitaires refuges).
Un peu plus tard, ce petit groupe de 6 membres (il ne faut pas être plus pour les picos), s’anime, se réveille lentement devant les premières pentes, avec déjà les premiers rayons de soleil qui chauffent. Il est 7H30,et nous cheminons sur le sentier qui nous mènera au Col de Pondiellos et les Picos…
Ça, c’est pour la théorie…sur le terrain, il en a été autrement. Pour faire court ; ce que je croyais être le « bon sentier »,en fait,il nous a amener presque au sommet du "Carmo-Negro" (3050m),bien loin et bien plus haut que le chemin prévu...
Je me suis trompé et j’ai commis une erreur de débutant.J'ai eu trop confiance aux éléments extérieurs du terrain et pas assez vigilant…
Je voyais bien que « quelque chose » ne collait pas sur mon GPS et mon Altimètre, mais je n’ai pas pris le temps de "poser le sac" pour bien vérifier le tracé…Désolé les gars,je serai plus attentif la prochaine fois....ou pas..!
Si au début de la journée, nous hésitions sur le nom de ce fameux sommet,…Blanco ? Négro ?...,je peux vous assurer que depuis, chacun de nous connait son nom…et ne l'oubliera pas..
Le tout fait que nous avons perdu prés d'1h30 et sommes redescendus près de 400 m pour reprendre le bon chemin.
On décide alors de prendre des forces en consommant notre pic-nic, et j’en profite pour faire un bref Topo. Carte,et reglette sont de rigueur pour mesurer notre itinéraire restant..
Il est prés de 13H,il y a encore7 kms a parcourir.
Pour l’avoir fait l’année dernière ( Oui,je sais ce que vous vous dites.. !),je me souviens que la route est encore longue,difficile et semés de nombreux passages,tous délicats, aériens et « casse-gueule » a souhaits..
D'abord, par de véritables Murs Verticaux qui se dressent devant nous, avec trés peu de prises « mains-pieds ». Des blocs de granits tranchants, surchauffés par le soleil, instables sous nos poids, nous déséquilibrants parfois. Des passages « aériens », le corps et le sac dans le vide pour contourner les rochers.Des pierres acérées , blessants nos mains et genoux, déchirants les fonds de sacs, des dalles rendues glissantes, polies par le nombre de passages répétés…et le manque d’eau qui va se faire sentir….Oui, je sais que la route va être longue encore…
Il faut savoir si nous allons pouvoir continuer, ou envisager une autre option..
« Je pense que c’est jouable, mais il faut partir maintenant et ne pas trop traîner… »
Nous parvenons au Col de Pondiellos,et la seule vue des Lacs du même nom et celle de notre « Jean-Pierre » au loin, nous redonnes espoir et envie de poursuivre nos efforts.
La victoire ne sera que plus belle…"A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire"
Le premier "rempart" apparaît en même temps que le premier des Trois Pics…Impressionnants et imprenables. Pourtant, une « sente » se devine en progressant, pas évidente, mais toujours avec prudence il nous faut avancer…
Par manque de temps (estimé),nous faisons l’impasse sur le "Pic Oriental" (après tout, nous avons presque gravi le Carmo- Negro…),pour nous réunir enfin au sommet du Pic Central. Aprés de gros efforts,et devant cette impressionnante "dalle grise claire", majestueuse a la fois,et craintive, visible de beaucoup de nos sommets pyrénéens et que chacun contemple,et imagine sa traversé.
Impressionnante.. ? Pas tant que ça.. .On la traverse assez bien,sans aucune difficulté majeure..mais restons concentré...!
On continue après une petite pause « photos ».La station de Formigal se distingue, tout comme l’Anayet, l’Ossau, La Gde Fache, etc…etc., de nombreux villages se découvrent,des sillons d’avions dans le ciel apparaissent aussi.Bref,nous voiçi au sommet des Pics de l'Enfer,sur une longue crête qu'il nous faudra franchir tout a l'heure..
Quelques randonneurs croisés,des" HOLA",échangés,et on redémarre.
La descente aussi se devine, longue et inquiétante a la fois.Vivement le " Col d’Enfer" que l’on retrouve un sentier pédestre herbeux…et le ruisseau qui saura étancher notre soif..
Quelques Névés içi et là, mais point de ruisseau pour remplir les gourdes...et le soleil qui cogne...!
Ce moment arrive enfin a 17H00…aprés une longue descente,tantôt en crêtes,tantôt en devers,sur des pierres et rochers trés vifs...le Col et la délivrance,mais pas la fin encore. Je sais qu’il reste 2H a marcher..
Vu l’heure, nous envoyons deux éclaireurs a l’avant, prévenir le refuge de" Bachimana", d’un possible retard du groupe, car les « forces vives »diminuent…a vu d’œil… !l’eau aussi.
Evelyne et Didier seront chargés de cette besogne. Pour une fois,leurs « allures rapide » ne sera pas réprimée…!.au contraire.
Nous arriverons finalement 30Mn après eux, vers 19h30,assez tôt pour nous abreuver d’une grande bière et de prendre une bonne douche avant le repas de 20h15 (COVID oblige plusieurs services).
Nous sommes tous fatigués, les pieds me font mal, chauffent,me brulent, j’en vois qui « galère » depuis longtemps et qui font preuve de beaucoup de courage..de souffrances cachées.
Nous avons tous été au-delà de ce que nous pouvions endurer ce jour là. Les grosses difficultés étant derrière nous, il ne faut pas pour autant se relâcher,se déconcentrer. Il faut continuer a descendre….encore et encore.
On distingue nos deux éclaireurs un peu plus bas dans la vallée, traversant un Névé…l’espoir renait..un peu.
Interminable cette fin de journée, elle aura bien méritée son nom des Pics d'enfer..
J'ai de plus mal aux pieds,au dos,je me questionne;"Qu'es ce que je f...içi.?
Le bruit d’un ruisseau se fait entendre, l’herbe apparaît au milieu de cet environnement minéral,un peu d'ombre de quelques arbres..chétifs.
Mon altimètre affiche 2400m,et je sais que le refuge se situe vers cette altitude.. on est sur un petit plateau et il nous faut contourner le lac de Bachimana, sur ses rives hautes,qu'enfin, le refuge apparaît au loin,au bord de ce lac,juché sur une petite hauteur.
Nous mettrons 25mn pour poser nos sacs a l’entrée, et nous diriger vers l’accueil ou après l’application des mesures sanitaires, nous dévalerons un « CAGNON »bien mérité…et peut-être deux...Je sais plus.!
Devant cette récompense si mérité,nous commençons a réaliser l'exploit.
Si pour certains,cela ne représente pas grand-chose, pour nous,Randonneurs de Montagne pour la plupart, celà revient a avoir réalisé un grand évènement...pensez.! vaincre les Pics d'enfer..!!!
Demain. ? Eh bien demain, ce sera une autre journée….de transition,de repos.!
Nous récupérons nos voitures laissées au parking, irons déjeuner au restaurant au Pourtalet, et ce sera le retour…
Nul doutes que je dois féliciter comme il se doit, et même un peu plus les membres de cette équipe.
Vraiment un GRAND BRAVO et FELICITATIONS, non seulement a vous tous, qui avez puisés vos forces au plus profond de vous-même, mais aussi et surtout de m’avoir fait l’honneur et le plaisir de votre présence et amitié durable..
Un grand "coup de chapeau (casquette) a toute l'équipe.!
MENTION MERITE a ;
- Sophie, qui a chaque moments a fait preuve d’aide et de soutien spontané.
- Luc D, qui malgré son appréhension a ce type d’ascension et de terrain n’a pas démérité.Loin de là.
- A nos deux « éclaireurs » Evelyne et Didier, bien méritant également.
- Et enfin a « mon pote » leblou, qui anime de sa présence et de son amitié.
A très vite.. !