Fin du confinement. Enfin, quand les enfants de Pyrène nous apparaissent (de près) à nouveau.

Le 20/07/2020 0

Dans Randonnée montagne

J'offrais en 6 jours 4 sorties à ceux qui voulaient bien me suivre, un menu copieux voire gargantuesque à la vue de nos estomacs rétrécis par 2 mois de disette et de famine pédestre. Encore fallait il avoir retrouvé de l'appétit mais là aucun doute, le servietton autour de la bouche, le sourire caché mais trahi puisqu'il montait jusqu'aux oreilles car content de nous retrouver et que dire de nos jambes, elles pédalaient dans le vide comme si nous étions juchés sur des chaises hautes. De véritables bébés attendant leur pitance et moi le premier. Etaient présents autour de la table Didier L, Serge D, Sylvie G, Jean Marc B, Marie T, Marie Jo et Luc, Cathy P, Véro J pour ce repas de famille. Au menu donc, les gorges d'Ejuharré situées comme chacun le sait en Haute Soule, moins connues que ses voisines mais restées authentiques et sauvages. Ce premier plat qui s'avéra une bonne entrée (en la matière) était composé d'une soupe tantôt un peu fraîche, claire et peu consistante mais aussi grasse, épaisse et collante aux godillots ainsi qu'aux fessiers. Ce potage dont certains clients très affamés jugeant nécessaire d'y incorporer une bonne partie de leur corps, les pieds dans le plat ne suffisant pas fut repris 6 ou 7 fois tant que l'on était au fond du pot (gorges). Le chef de rang que j'étais s'aperçu très vite qu'il n'était pas dans le coup, laissant son regard suivre certaines serveuses se trompait de salle. Le métier de chef de rang ne s'improvise pas, pas question de faire visiter la cave par un escalier brinquebalant et glissant. Donc je repris très vite les commandes couteaux et fourchettes en mains. Pour le hors d'œuvre je décidais d'y incorporer fruits et légumes, le tout dans une ambiance vert concombre s'accommodant parfaitement avec la couleur de nos joues rouge tomate cuites à la vapeur à la vue des gouttes de sueurs sur nos fronts dès les premières raideurs de pentes. Pas question de ramener sa fraise et de se prendre le choux, on était là pour en baver et savourer. Pas question également d'appuyer sur le champignon tant que le plafond de la salle était gris et bas. Nous avancions en rang d'oignons dans cette forêt de hêtres droit comme des asperges et assaisonnée d'ails des ours. Une petite pause s'imposait au sortir des gorges, la grotte Molerse, petite salle annexe, histoire de faire les poireaux devant nos appareils photographiques et de trouver un coin à l'abri du vent pour continuer notre repas, le vrai. Enfin le mont Uruso se présentait devant nous, pas question là non plus de couper la poire en 2 et de raconter des salades, armés de nos bâtons comme des couteaux et des fourchettes, il fut avaler. Pour certains les carottes étaient déjà cuites mais de là, annoncer que c'était la fin des haricots, pas encore. Sous nos pieds 400m de vide, hauts comme 3 pommes on en menait pas large, c'était pas le moment de tomber dans les pommes. Là, nos cœurs d'artichauts mis en émois devant la beauté des lieux faisait oublier que l'on était qu'à la moitié du repas, la descente restait à faire. Cette descente à peine entamée me voila emporté par la foule (Véro) qui nous traine, tous les 2 coudes et genoux à terre, qui m'entraine, écrasés l'un et l'autre, nous ne formions qu'un seul corps. Et le flot sans effort mais non sans douleur nous pousse, enchainés l'un et l'autre, et nous laisse tous les 2 épanouis, enivrés et heureux mais grimaçant. Bon pour ce remettre de ces émotions, le beurre dans les épinards était le bien venu pour entamer officiellement la descente après cette cette farandole un peu folle. D'abord sucrée et légèrement acidulée il a fallu vite se mettre à l'évidence qu'avec la verticalité des lieux elle allait finir par être salée et amère pour quelque uns d'entre nous, gare aux chutes. Bon dans un souci de ménager la chèvre et le chou, d'accord pour ne pas finir sur un sentier que j'affectionne particulièrement, mais plutôt sur une bonne piste. Laisser ces dames sur le bord du chemin c'est pas très sympa mais si c'est pour la bonne cause... voila que 3 galants hommes pas encore rassasiés partirent chercher les voitures avec juste ceux qu'il faut de piquant pour ne pas faire chou blanc Au final personne n'a mangé les pissenlits par la racine. Voila une rando qui ne comptera pas pour des prunes, il fallait bien avoir la pêche et la banane pour remerciements. L'addition, j'en conviens peut paraître salée : 1100m pour 7h30 de marche pour une reprise.

Comme l'appétit vient en mangeant, la rando vient en marchant. Le premier plat à peine digéré, c'est Sophie qui se chargea de dresser la table sur sa chère terre Basque dans la province du Labourd du coté d'Itxassou. Pour ce repas en tête en tête sans chandelles mais avec un soleil omniprésent, le menu était composé de 3 pièces de choix, roties et dorées à point : le Mondarrain, le Gorospil et l'Artzamendi fumant encore à peine sorti du four. Une voiture laissée au pas de Roland, l'autre au col de Légarré notre point de départ. Le pic d'Escondray semblant trop indesgeste pour une heure si matinale pour être consommé sur place et trop saupoudré d'herbe de fougères fut évité par sa gauche et c'est depuis le col d'Amezketa que l'on entama la dégustation du Mondarrain quoi que sa montée assez directe et son sentier tracé telle une entaille faite au couteau bien aiguisé. Ensuite s'en suivit une longue mais appétissante course de crête en enchaînant pic d'Ourezti, mont de Bizkayluze et pour finir le Gorospil avec sa garniture de Digitale que ce jour là, un point commun entre Sophie et cette fleur existait (voir photo). Tantôt un pied en France tantôt un pied en Espagne nous permettaient d'atteindre le col des veaux et le col d'Iguzkielégui. Ensuite, on a beau tourner l'assiette dans tous les sens, il faut avoir encore faim pour l'avaler celui là. L'Artzamendi fut chipoté, pâturé, grignoté et englouti avec une pause au col de Méhatché et en prenant un petit supplément d'exercices physiques et acrobatiques le long de la clôture de l'enceinte coiffant le sommet. La descente vers le lieu dit Laxia fut une simple régalade sur un sentier que me faisait découvrir Sophie sous le pic Malda. Restait à trouver une petite note sucrée et acidulée, ce qui fut fait lorsque de magnifiques cerisiers regorgeant de cœur de pigeon bordant notre chemin final se présentaient à nous et surtout nos papilles gustatives. Il n'y avait plus qu'à ce servir en levant les bras. Ne croyait pas que la nappe fut dressé dans ce lieu qui ne manque pas de coin de verdure, les 1000m de déniv furent dépassés pour 8 h passés dans dans la nature. Par contre quelque chose me dit que ce lieu peut convenir très bien à une rando resto. A suivre.

Bon un repas sans dessert n'est pas un véritable repas, et comme le dessert parfois se mérite, direction le cirque du Litor au fond de la vallée de l'Ouzom, entre Aubisque et Soulor, entre Basses et Hautes Pyrénées. Seuls quelques uns d'entre nous ont pu le déguster car il a fallu le chercher. Je vous rassure tout le monde a eu sa part de douceurs sucrées. Les moins gourmands se sont contentés du "Turron" de Saucède avec 700m de dénivelé dominé par l'imposant Pic de Gabizos, une véritable pièce montée soit dit en passant en cheminant par le col de Soum et son lac, le Cap d'Aout et le col du Soulor. Alors pour 300m de plus, qu'elle était donc cette délicieuse gâterie qui, non pas aller réveiller nos papilles et faire baver nos babines mais plutôt dilater nos pupilles ? Harponnés pour certains, couchés pour d'autres ou à cheval pour quelques uns sur la pointe de Surgatte dominant de 800m la vallée d'Arrens, c'est bien le Balaîtous tout juste sorti du réfrigérateur hivernal dégoulinant de crème glacée qui fut apprécié et admiré. Le retour allait se faire sous une température chaude en ce jeudi 21 mai avec quelques petites surprises que n'apprécient pas nos molets et cuisses surtout en fin de journée et après 18kms tout de même dépassant allègrement encore une fois de plus les 1000m de déniv. Pour ce banquet furent présent Véro, Marie S, Marie T, Denise F, Didier L, Marie José, Roland, Fabienne, Sophie, Henriette, Maïté, Marie Jo, Jean Marc, Marisa, Géraldine, Denise T, les 2 minots Margaux et Christophe et mes lieutenants du jour que je remercie qui sans eux tout ce petit monde n'aurait pas pu sortir et se retrouver Luc y Luc et Joseph. Merci donc à eux ce qui a permis de scinder le groupe mais pas d'éviter les remarques d'un "nain" de jardin de Pyrène un tantinet comptable et grincheux.

Manquerait il pas un plat me diriez vous ? Le poisson me semble t'il ? Tout juste. Donc le lendemain du dessert, revenir au salé pourquoi pas. Puisque cela était son désir, c'est avec plaisir qu'un nouveau tête en tête m'était proposé toujours sans chandelle mais en espérant ne pas en voir 36 sur les flancs nord de cette montagne. Ce jour là c'est avec Marie Christine, encore une Basquaise mais sur des terres béarnaises cette fois ci, que ce poisson en forme de montagne (avec un peu d'imagination et surtout sans limite) que nous débarquions tous 2 frais comme des gardons au port de Castet. Après avoir traversé le bois de Séques le plat se trouvait devant nous . Au menu le Moulle de Jaut. Une montée assez directe en direction du col de Lallène puis s'en suivit un tricotage et décorticage plus alpin de son arête centrale ou crête de Coos parfois en équilibre ou bien sur les fesses jusqu'à son point culminant 2050m. Là haut pause repas puis c'est par la voie la plus directe et parsemée de petites arêtes rocheuses qu'il ne fallait pas avaler de travers du coté de la face nord que je ne connaissais pas et dont je remercie M. C. relevait encore plus la sauce qui jusque là n'avait pas manqué de piquant. Une rando qui ne se contenta pas que de sueur mais où il a fallu avoir du cœur et toujours une petite fleur des Pyrénées à offrir en l'occurrence à Marie Christine. 1250m de dénivelé mais surtout du bon temps comme toujours là haut.
L'APPETIT VIENT AUSSI EN MARCHANT
 

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